(Note : "Pompoko" est l'onomatopée décrivant le bruit que font les tanuki en se battant le ventre en temps de prospérité.)
Le film commence par une petite explication historique sur le Japon, Tôkyô et le plan d'urbanisation visant à remplacer rizières et habitations traditionnelles par des immeubles bétonnés et autres rues goudronnées. Les collines alentours sont rasées et aplanies pour être recouvertes de bâtiments, tandis que l'aire de répartition des tanuki dimunue en même temps que les forêts rétrécissent comme peau de chagrin.
Deux clans de tanukis vivaient dans ces contrées : les rouges et les bleus. Le territoire et la nourriture commençant à manquer dangereusement, une grande guerre éclate entre eux.
En plein combat, la vieille sage, folle de rage de tant d'inconsidération, s'interpose et montre aux tanuki combattants l'étendue des dégâts. Atterrés, ils décident de s'allier pour réfléchir à un plan d'action. Pour ce faire, ils prennent comme QG un vieux temple et dérobent une télévision laissée aux ordures pour être au courant des agissements et intentions des humains.
La vieille sage réussi à convaincre les plus belliqueux que la seule façon de stopper les humains est de déterrer le Grand Art, l'art de la transformation. Les tanuki se donnent 5 ans pour récupérer cette ancienne capacité et arrêter le déboisement.
Réjouis par cette perspective, ils s'entrainent avec enthousiasme et très rapidement, les plus doués réussissent à prendre toute sortes d'apparences. Deux jeunes, parmi les plus doués, sont envoyés en émissaire chercher les derniers grands maîtres du Grand Art, réfugiés sur l'île de Kihushu.
La guerre contre le chantier de la ville neuve éclate : accidents provoqués, humains tués, effrayés par des tanuki jouant les ectoplasmes. De grandes victoires sont remportées, mais aucune n'est décisive, les humains reviennent à chaque fois... Partagés entre désespoir profond et espérance folle, les tanuki rivalisent d'ingéniosité, tandis que des discordes éclatent entre eux : certains trouvent que l'action n'est pas assez virulente, que les humains devraient être tués et chassés définitivement.
Pendant ce temps, le temps passe, à l'automne les tanuki toujours indémasqués, doivent cesser les combats et se nourrir pour survivre à l'hiver, tandis qu'au printemps, l'envie d'amour les accaparent tout entier.
Les combats reprennent, échouant encore, et alors que tout espoir semblait perdu, un des émissaires revient avec trois des grands maîtres. L'enthousiasme du départ renaît et les tanuki décident de foutre la trouille à toute la ville une bonne fois pour toute. La préparation est ardue et le résultat de l'entreprise époustoufflant mais coûteux. Un des grand maître y laisse sa raison tandis qu'un autre sa vie. Mais les tanuki sont heureux, et organisent une de leurs grandes fêtes.
Cependant, le désespoir les balayent tous lorsqu'un communiqué de presse annonce que le "festival de l'horreur" est revendiqué à titre de publicité par un centre d'attraction encore en construction.
Que faire? Ils n'ont plus la force de recommencer et ne savent pas quoi faire pour récupérer la paternité de l'entreprise.
Un Kitsune (renard) transformiste leur dit de renoncer et de venir vivre parmi les humains, en humain. Mais que vont devenir les tanuki normaux? Comdamnés...
Refusant de mourir lâchement, une troupe de tanuki se lance dans un assaut désespéré, et périssent comme des braves. Cependant, les tanuki parviennent à faire passer leur message auprès de la presse et les humains, se rendant compte de ce qui se passe, laissent des espaces verts pour les tanuki.
Dans un dernier effort, les tanuki unissent leur force pour faire renaître leur montagne, comme autrefois. Sous les yeux ébahis des habitants, le paysage se transforme, rizières paysibles et petits temples buccoliques ressurgissent, le temps de quelques battements de coeur. Ce n'était qu'une illusion, l'illusion du bonheur disparu des tanuki déracinés.
Bien que les hommes aient fait des efforts, c'est trop tard, beaucoup se font écraser par les voitures et leur mode de vie est irrémédiablement perdu, certains vivant au crochet des humains, en animaux semi-sauvages. Les transformistes eux, vivent parmi les hommes, s'adaptant à leur mode de vie.
Mais, les tanuki sont d'étonnantes créatures. Oui, bien que tout ait changé, leur nature profonde reste la même : joueuse, pleine de vie et de ressource.
Le film s'achève sur une de leur orgie, où de vieux amis qui s'étaient perdus de vue se retrouvent, en plein milieu d'un terrain de Golf!
Cam